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— Je cherche un logement, répondit Ordinov, d’un ton bref.

— Lequel ? demanda le dvornik avec un sourire.

Il regardait Ordinov comme s’il eût été au courant de ses pensées.

— Je cherche une sous-location, répondit encore Ordinov.

— Sur cette cour-là il n’y en a pas, dit le dvornik en indiquant d’un regard malicieux une cour voisine.

— Et ici ?

— Ici non plus.

Et le dvornik se remit à son travail.

— Peut-être y en a-t-il tout de même, reprit Ordinov en lui glissant dans la main une pièce de vingt kopecks.

Le Tartare regarda Ordinov, prit la pièce, se remit de nouveau au travail et, après un silence, déclara :

— Non, il n’y a pas de logement.

Mais le jeune homme ne l’écoutait plus. Il se dirigeait, en marchant sur les planches fléchissantes et à demi pourries qu’on avait jetées sur les flaques d’eau, vers l’unique entrée qui donnât sur cette