« Tu es un vaurien », me dis-je tout à coup. « Eh ! soit ! Tout est perdu pour moi, qu’importe donc ? »
Ils étaient déjà partis, mais je connaissais le chemin.
Près de la porte il y avait un vagnka [1] solitaire, enveloppé d’un cafetan tout couvert par la neige fondante.
Il bruinait, il faisait lourd.
Le petit cheval était aussi tout blanc de neige et toussait. Je me le rappelle très-bien. Je me jetai dans le traîneau.
« Il faut beaucoup pour racheter tout cela ; pourtant je le rachèterai ou je me ferai tuer sur place. En route ! »
Les pensées tourbillonnaient dans ma tête.
« S’agenouiller à mes pieds, non, je n’obtiendrai pas cela d’eux. C’est un mirage banal, dégoûtant, romantique et fantastique. Il faut donc que je donne à Zvierkov un soufflet. C’est décidé, j’y vole ! Fouette, cocher ! »
Vagnka tira les guides.
- ↑ Diminutif d’Ivan, nom donné à tous les cochers à Saint-Pétersbourg.