Page:Dostoïevsky - L’Esprit souterrain, trad. Halpérine et Morice, 1886.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée

tirait du prestige. Pour moi, il me mettait au-dessous de rien, et n’avait avec moi ni politesse ni insolence, comme avec les choses.

― Eh bien, sept roubles par personne, dit Troudolioubov, cela fait vingt et un roubles. On peut faire à ce prix un bon dîner. Zvierkov, cela va sans dire, ne paye pas.

― Parbleu ! puisque nous l’invitons ! s’écria Simonov.

― Pensez-vous donc, dit Ferfitchkine avec l’insolence d’un valet qui croit porter les décorations de son général, qu’il nous permettra de payer pour lui ? il acceptera par délicatesse, mais il nous offrira certainement une demi-douzaine de bouteilles de champagne.

― Quoi ? une demi-douzaine pour quatre ? remarqua Troudolioubov que le chiffre seul avait étonné.

― Donc, tous quatre, vingt et un roubles, à l’hôtel de Paris, demain à cinq heures, conclut Simonov qui semblait être l’organisateur de la fête.

― Comment, vingt et un roubles ? dis-je avec agitation et comme si je me sentais offensé. Si vous me comptez, ce sera vingt-huit roubles.