en a conscience, et pourtant il a conscience aussi de la légitimité de la nature qui vous torture, cette légitimité que vous méprisez et dont vous souffrez tout de même tandis que la nature n’en souffre pas. Il n’y a devant vous aucun ennemi visible, mais le mal existe pourtant. Vous avez le sentiment que vous êtes esclave de vos dents, que si la grande Inconnue le permettait, votre douleur cesserait à l’instant, et que si elle le veut, vous souffrirez encore trois mois. Refusez-vous de vous soumettre ? Protestez-vous ? Justifiez-vous donc vous-même, c’est tout ce que vous avez à faire.
Donc, c’est avec cette humiliation sanglante que commence le plaisir ; il continue avec ces dérisions on ne sait de qui, et s’élève parfois jusqu’au délice suprême. Je vous en prie, messieurs, consultez un esprit éclairé du dix-neuvième siècle quand cet esprit-là a mal aux dents ; choisissez le second ou le troisième jour de sa maladie, quand il met dans ses gémissements moins de violence que le premier jour, quand il commence à ne plus penser uniquement à son mal. Je ne parle pas d’un grossier moujik, je parle