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descendre au dernier degré de l’avilissement, et qu’il n’y avait plus d’issue, et que s’il m’était accordé encore assez de temps et de foi pour me transformer en un homme meilleur, assurément je n’en aurais pas voulu prendre la peine. L’eussé-je même voulu, je n’aurais pas fait le moindre effort pour y parvenir, car me transformer… en quoi ?… Mais assez !… Hé ! qu’est-ce que je dis là ! quel mystère voulais-je donc expliquer ?…

Je vais pourtant essayer de vous dire en quoi consistait ce délice. Je vais vous le dire, vous le dire par le menu, car c’est précisément pour cela que j’ai pris la plume…

J’ai beaucoup d’amour-propre. Je suis toujours en méfiance et je m’offense facilement, comme un bossu ou un nain. Eh bien, à certaines heures, n’importe quoi, d’injurieux ou de douloureux, voire un soufflet, m’eût rendu heureux. Je parle sérieusement : cela m’eût causé un réel plaisir, il va sans dire un plaisir amer et désespéré, mais c’est dans le désespoir que sont les plaisirs les plus ardents, surtout quand on a conscience de ce désespoir… Quoi qu’il m’arrivât, c’est toujours moi qui paraissais le principal coupable, et le plus dé-