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— Dis-lui qu’elle aide le barine à sortir ses hardes. Et toi aussi, remue-toi.

Ils montèrent.

La vieille qui servait chez Mourine, et qui était la mère du dvornik, noua, tout en bougonnant, les effets d’Ordinov dans un grand paquet.

— Attends, j’ai encore quelque chose à t’apporter…

Mourine entra chez lui, puis revint et donna à Ordinov un riche coussin brodé de soie et de laine, celui-là même que Catherine lui avait mis sous la tête quand il avait été malade.

— C’est elle qui te l’envoie. Et maintenant, va en paix, porte-toi bien… Mais prends garde, ne rôde pas autour d’ici, ça tournerait mal…

Il dit cela à demi-voix, d’un ton paternel, on sentait qu’il ne voulait pas offenser Ordinov. Pourtant son dernier regard n’exprimait qu’un ressentiment infini, et ce fut presque avec dégoût qu’il ferma la porte derrière le jeune homme.

Deux heures après, Ordinov emménageait chez l’Allemand Schpis. Tinchen fit : Ah ! En le voyant. Elle lui demanda aussitôt de ses nouvelles, et, apprenant qu’il « ne se sentait pas bien », elle