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Ordinov, – que, par suite de circonstances malheureuses, je suis obligé de quitter mon logement, et…

— Quelle étrange coïncidence ! Interrompit Yaroslav Iliitch. Je vous avoue que j’ai été tout surpris quand ce vénérable vieillard m’a déclaré ce matin votre décision. Mais…

— Il vous a déclaré ma décision ? Répéta Ordinov, et il regarda Mourine avec étonnement.

Mourine se caressa la barbe pour rire dans sa manche.

— Oui, continua Yaroslav Iliitch. Du reste, – je puis me tromper, – mais je dois vous dire franchement, je vous donne ma parole d’honneur que, dans le discours de ce vénérable vieillard, il n’y avait pas l’ombre d’une offense à votre intention.

Ici, Yaroslav Iliitch rougit et maîtrisa avec effort son émotion. Mourine, ayant sans doute assez ri de la confusion du maître et de l’hôte, fit un pas en avant.

— Oui, Votre Noblesse, commença-t-il en saluant poliment Ordinov, nous avons parlé de vous. Certes, barine, vous savez bien vous-même que,