ni deux qu’il me tint ce langage. Il demeura tout un mois à la campagne, abandonnant ses marchandises, ses amis. Il vécut seul, tout seul. J’eus pitié de ses larmes d’orphelin. Un matin je lui dis :
— Alioscha, aujourd’hui à la tombée de la nuit, attends-moi auprès de la berge. Nous irons ensemble chez toi. J’en ai assez, de ma vie de misère.
La nuit vient. Je fais un petit paquet de mes hardes. J’avais le cœur triste à la fois et joyeux. Tout à coup, je vois entrer mon patron. – Je ne l’attendais pas.
— Bonjour !… Viens vite, il y aura un orage sur la rivière, et le temps passe.
Je le suivis. Nous prenons le chemin de la rivière. Il y avait loin ! Nous apercevons un petit bateau. Un rameur que je connais bien y est assis : on devine à son attitude qu’il attend quelqu’un.
— Bonjour, Alioscha. Dieu te soit en aide ! Quoi ? Tu t’es attardé et tu vas maintenant te hâter pour rejoindre tes barques ? Emmène-nous, mon bon garçon, ma femme et moi, vers nos amis. Il y