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PRÉCOCES

le lit d’Ilioucha, rangées dans le coin, les petites bottes de son fils. La propriétaire les avait placées là tout à l’heure. C’étaient de pauvres bottes jaunies et rapiécées.

À leur vue, il leva les bras, se précipita, tomba à genoux, en saisit une et, y appliquant ses lèvres, il les couvrit de baisers en répétant :

— Batiouchka Ilioucha ! Mon cher batiouchka ! Et tes pieds, où sont-ils ?

— Où l’as-tu emporté ? Où donc ça ? criait la folle d’une voix déchirante.

Ninotchka se remit aussi à pleurer.

Kolia sortit bientôt de la chambre, suivi par les autres. Alexey se retira le dernier.

— Qu’ils pleurent, dit-il à Kolia, il n’y a plus de consolations pour eux maintenant. Attendons un peu, nous reviendrons après.