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jeu au lieu de s’en aller, comme il l’a fait, en lançant un jet de salive, observa quelqu’un.

— Voilà aussi Stavroguine qui se lève. Stavroguine n’a pas répondu non plus à la question, cria l’étudiante.

Effectivement, Stavroguine s’était levé, et aussi Kiriloff, qui se trouvait à l’autre bout de la table.

— Permettez, monsieur Stavroguine, dit d’un ton roide Arina Prokhorovna, — tous ici nous avons répondu à la question, tandis que vous vous en allez sans rien dire ?

— Je ne vois pas la nécessité de répondre à la question qui vous intéresse, murmura Nicolas Vsévolodovitch.

— Mais nous nous sommes compromis, et vous pas, crièrent quelques uns.

— Et que m’importe que vous vous soyez compromis ? répliqua Stavroguine en riant, mais ses yeux étincelaient.

— Comment, que vous importe ? Comment, que vous importe ? s’exclama-t-on autour de lui. Plusieurs se levèrent précipitamment.

— Permettez, messieurs, permettez, dit très haut le boiteux, — M. Verkhovensky n’a pas répondu non plus à la question, il s’est contenté de la poser.

Cette remarque produisit un effet extraordinaire. Tout le monde se regarda. Stavroguine éclata de rire au nez du boiteux et sortit, Kiriloff le suivit. Verkhovensky s’élança sur leurs pas et les rejoignit dans l’antichambre.

— Que faites-vous de moi ? balbutia-t-il en saisissant la main de Nicolas Vsévolodovitch qu’il serra de toutes ses forces. Stavroguine ne répondit pas et dégagea sa main.

— Allez tout de suite chez Kiriloff, j’irai vous y retrouver… Il le faut pour moi, il le faut !

— Pour moi ce n’est pas nécessaire, répliqua Stavroguine.

— Stavroguine y sera, décida Kiriloff. — Stavroguine, cela est nécessaire pour vous. Je vous le prouverai quand vous serez chez moi.


Ils sortirent.