prit son sac, son plaid, un livre, et se transporta aussitôt en première classe. Erkel l’aida à installer ses affaires dans le compartiment.
La sonnette se fit entendre pour la troisième fois.
— Eh bien, Erkel, dit Pierre Stépanovitch tendant la main à l’enseigne par la portière du wagon, — vous voyez, je vais jouer avec eux.
— Mais à quoi bon me donner des explications, Pierre Stépanovitch ? Je comprends, je comprends tout, Pierre Stépanovitch.
— Allons, au plaisir… dit celui-ci.
Il se détourna brusquement, car le jeune homme l’appelait pour le présenter à leurs compagnons de route. Et Erkel ne vit plus son Pierre Stépanovitch !
L’enseigne retourna chez lui fort triste. Certes l’idée ne pouvait lui venir que Pierre Stépanovitch fût un lâcheur, mais… mais il lui avait si vite tourné le dos dès que ce jeune élégant l’avait appelé et… il aurait pu lui dire autre chose que ce « au plaisir… » ou… ou du moins lui serrer la main un peu plus fort.
Autre chose aussi commençait à déchirer le pauvre cœur d’Erkel, et, sans qu’il le comprît encore lui-même, l’événement de la soirée précédente n’était pas étranger à cette souffrance.