Chapitre II. La Fête (2).
I
Il ne me reçut pas. Il s’était enfermé et écrivait. Comme j’insistais pour qu’il m’ouvrît, il me répondit à travers la porte :
— Mon ami, j’ai tout terminé, qui peut exiger plus de moi ?
— Vous n’avez rien terminé du tout, vous n’avez fait qu’aider à la déroute générale. Pour l’amour de Dieu, pas de phrases, Stépan Trophimovitch ; ouvrez. Il faut prendre des mesures ; on peut encore venir vous insulter chez vous…
Je me croyais autorisé à lui parler sévèrement, et même à lui demander des comptes. J’avais peur qu’il n’entreprit quelque chose de plus fou encore. Mais, à mon grand étonnement, je rencontrai chez lui une fermeté inaccoutumée :
— Ne m’insultez pas vous-même le premier. Je vous remercie pour tout le passé ; mais je répète que j’en ai fini avec les hommes, aussi bien avec les bons qu’avec les mauvais. J’écris à Daria Pavlovna que j’ai eu l’inexcusable tort d’oublier jusqu’à présent. Demain, si vous voulez, portez-lui ma lettre, et, maintenant, merci.
— Stépan Trophimovitch, l’affaire, soyez-en sûr, est plus sérieuse que vous ne le pensez. Vous croyez avoir remporté là-bas une victoire écrasante ? Détrompez-vous, vous n’avez