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ns la mezzanine tandis qu’Alexis Nilitch s’est installé en bas, chez le capitaine Lébiadkine. Il connaît aussi Chatoff et la femme de Chatoff. Il s’est trouvé en rapports très intimes avec elle pendant son séjour à l’étranger.

— Comment ! Se peut-il que vous sachiez quelque chose concernant le malheureux mariage de ce pauvre ami et que vous connaissiez cette femme ? s’écria avec une émotion soudaine Stépan Trophimovitch, — vous êtes le premier que je rencontre l’ayant connue personnellement ; et si toutefois…

— Quelle bêtise ! répliqua l’ingénieur dont le visage s’empourpra, — comme vous brodez, Lipoutine ! Jamais je n’ai été en rapports intimes avec la femme de Chatoff ; une fois, il m’est arrivé de l’apercevoir de loin, voilà tout… Chatoff, je le connais. Pourquoi donc inventez-vous toujours des histoires ?

Il se tourna tout d’une pièce sur le divan et prit son chapeau, puis il s’en débarrassa et se rassit à sa première place. En même temps ses yeux noirs étincelaient, fixés sur Stépan Trophimovitch avec une expression de défi. Je ne pouvais comprendre une irritation si étrange.

— Excusez-moi, reprit d’un ton digne Stépan Trophimovitch, — je comprends que cette affaire est peut-être fort délicate…

— Il n’y a ici aucune affaire délicate, répondit M. Kiriloff, — et quand j’ai crié : « Quelle bêtise ! » ce n’est pas à vous que j’en avais, mais à Lipoutine, parce qu’il invente toujours. Pardonnez- moi, si vous avez pris cela pour vous. Je connais Chatoff, mais je ne connais pas du tout sa femme… pas du tout !

— J’ai compris, j’ai compris ; si j’insistais, c’est seulement parce que j’aime beaucoup notre pauvre ami, notre irascible ami, et parce que je me suis toujours intéressé… Cet homme a eu tort, selon moi, de renoncer si complètement à ses anciennes idées, qui péchaient peut-être par un excès de jeunesse, mais qui ne laissaient pas d’être justes au fond. À présent, il divague à un tel point sur « notre sainte Russie », que j’attribue cette lésion de son organisme, — je ne veux