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— Hum !… c’est impossible… grogna Karpenko, la main toujours ouverte, sans prendre ni rendre l’argent.

— Vous n’avez rien à craindre… seulement deux minutes… Vous pourriez monter avec nous…

— Monter ? hum !… Il faut que je réveille Vladimir…

— Inutile. Montez avec nous, nous serons redescendus dans un instant.

Ossip hésitait encore, mais Mitia, qui s’était levé, s’approcha en marchant très-lentement pour étouffer le bruit des fers.

— Allons, n’est-ce pas ? reprit Alioscha.

— Vivement, alors !…

Ils montèrent.

— Dmitri Fédorovitch, dit Alioscha, un de vos amis, hier de passage ici, m’a chargé de vous remettre cette bouteille de bonne vodka dont vous ne refuserez peut-être pas de goûter après les fatigues du voyage.

— Certes, dit Mitia en clignant de l’œil. Oh ! la belle couleur, fit-il en élevant la bouteille à la hauteur de la lumière. Merci, moujik, vous en prendrez un verre avec moi pour la peine. Ossip ne pourrait-on pas trouver des verres ici !

— Je parie bien… chez un vieux soldat russe…

Il ouvrit un placard, et les premiers objets qu’on y aperçut étaient une bouteille de vodka, vide, et des verres. Il en prit deux, les posa sur la table, puis, après un moment d’hésitation, en ajouta un troisième.

— Avec votre permission, dit-il en le tendant à Dmitri Dmitri remplit le verre.

— Fameuse ! fit le soldat après avoir bu.