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ÉPILOGUE


I

Le cinquième jour après le prononcé du jugement, vers huit heures du matin, Alioscha vint chez Katherina Ivanovna pour s’entendre avec elle au sujet d’une question qui les intéressait tous deux. Il avait d’ailleurs une prière à lui faire de la part de Dmitri.

Elle se tenait assise dans ce même salon où elle avait naguère reçu Grouschegnka. Ivan Fédorovitch était dans une pièce voisine ; il délirait. Aussitôt après la scène du tribunal, Katherina Ivanovna avait fait transporter Ivan chez elle, sans égard pour les jugements du monde. Une de ses tantes était partie pour Moscou, l’autre était restée : mais elles auraient pu partir toutes deux, la décision de Katherina Ivanovna n’en eût pas été changée ; elle était décidée à soigner elle-même Ivan Fédorovitch, avec l’aide des docteurs Varvinsky et Herzenschtube. Quant au célèbre médecin de Moscou, il y était retourné, refusant de se prononcer sur l’issue de la maladie. Varvinsky et Herzenschtube s’efforçaient de rassurer Katherina Ivanovna et Alioscha, sans toutefois leur donner des espérances certaines.