une petite propriété. Mioussov plaça Mitia chez une de ses tantes de Moscou et retourna à Paris pour un long séjour. Mais il finit lui-même, dans tout le bruit de cette fameuse révolution qu’il ne devait jamais oublier, par négliger l’orphelin. La tante de Moscou mourut, Mitia échut à une de ses cousines et changea ainsi de suite trois ou quatre fois d’asile.
L’adolescence et la jeunesse de Dmitri Fédorovitch furent très-désordonnées. Il n’acheva pas ses études, entra dans une école militaire, fut envoyé au Caucase, obtint des grades, se battit en duel, fut dégradé pour ce fait, reconquit ses galons, fit beaucoup la fête et dépensa, relativement, beaucoup d’argent. Il ne reçut de Fédor Pavlovitch aucun subside avant sa majorité, et jusqu’alors vécut de dettes.
Après sa majorité seulement, il fit connaissance avec son père, étant venu le voir tout exprès pour tirer au clair certaines questions d’intérêt. Son père lui fit une très-mauvaise impression. Il repartit bientôt avec une certaine somme et la promesse d’une pension.
Fédor Pavlovitch comprit dès le début que Mitia s’exagérait le chiffre de sa fortune, mais que c’était un garçon léger, violent, un « noceur », et qu’il ne serait pas difficile de l’amadouer par de petites sommes payées de temps en temps sans un trop rigoureux contrôle.
Telle fut la vie de Mitia durant quatre années, au bout desquelles Fédor Pavlovitch lui déclara qu’il lui avait donné tout ce qui lui revenait, et que le jeune homme n’avait plus rien à exiger.
Cet événement amena une catastrophe dont le récit fera