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280 LES FRÈRES KARAMAZOV.

(Je vais chez lui toutes les semaines pour faire ses comptes.) Mitia l'a cru. Mais je suis rentrée aussitôt. J'attends une nouvelle. Comment Fénia vous a-t-elle laissés entrer. Fénia, hé ! cours à la porte cochère et regarde si Dmitri Fédo- rovitch n'est pas caché quelque part. J'ai mortellement peur dé lui.

— H n'y a personne, Agrafeana Alexandrovna. J'ai regardé. J'ai peur, moi aussi.

— Et les volets sont ils fermés? Baisse aussi les rideaux. Il verrait la lumière. Je crains aujourd'hui surtout ton frère Mitia, Alioscha.

Grouschegnka parlait très-haut, avec une intense expression d'inquiétude.

— Et pourquoi le crains-tu tant aujourd'hui? demanda Rakitine. Tu ne le crains pas tant d'ordinaire, tu le fais tourner comme tu veux.

— Je te dis que j'attends une nouvelle que Mitegnka ne doit pas connaître.

— Pourquoi es-tu si belle aujourdimi ?

— Tu est trop curieux, Rakitine! Je te dis que j'attends une nouvelle ; quand elle sera venue je m'envolerai, tu ne me verras plus. C'est pour cela que je me suis faite si belle.

— Et où t'envoleras-tu?

— Si tu en savais trop, tu vieillirais trop vite '.

— Vois-tu comme elle est gaiel... Je ne l'ai jamais vur ainsi...

— Mais pourquoi te parlerais-je, quand j'ai pour hôte un prince... Alioscha, mon cher petit Alioscha, je n'en crc.

1. Locution russu.

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