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TROISIÈME PARTIE


LIVRE III

ALIOSCHA.

I

Alioscha, en entrant dans la cellule du starets, s’arrêta stupéfait. Au lieu du moribond, peut-être du mort qu’il craignait de voir, il l’aperçut assis dans un fauteuil, très-fatigué, mais la physionomie respirant la gaieté et la fermeté. Il causait avec des visiteurs. Il n’était levé que depuis un quart d’heure. Les visiteurs avaient attendu son réveil, le Père Païssi leur ayant assuré que « le maître » se lèverait certainement et s’entretiendrait avec « ceux qu’il aimait », comme il l’avait lui-même annoncé le matin… Sa fin survint d’une manière très-inattendue. Certes, tous ses amis savaient que l’événement était proche, mais il n’auraient pu croire que cela dût être si soudain, ayant vu le saint vieillard, quelques instants auparavant, si dispos, si animé. Ils espéraient un changement favorable, au moins un mieux de quelque durée. Cinq minutes encore avant