— Mon frère Dmitri va-t-il bientôt venir ? dit Alioscha du ton le plus simple possible.
Smerdiakov se leva lentement ; Maria Kondratievna l’imita.
— Comment puis-je le savoir? Suis-je son gardien ? répondit Smerdiakov d’une voix posée, nonchalante, — une nuance de mépris dans la voix.
— Je pensais que vous le saviez peut-être.
— Je ne sais rien sur son compte et ne veux rien savoir.
— Mon frère m’a pourtant dit que vou s le renseigniez sur tout ce qui se passe chez mon père et que vous lui avez promis de l’avertir quand Agrafeana Âlexandrovna viendra.
Un éclair brilla dans les yeux de Smerdiakov.
— Et comment avez- vous pénétré ici? Il y a une heure que la porte est fermée au verrou, demanda-t-il en regardant fixement Alioscha.
— Eh bien, j’ai escaladé la haie. J’espère que vous m’excusez, dit Alioscha à Maria Kondratievna ; j’avais besoin de voir mon frère le plus tôt possible.
— Oh ! comment donc ! murmura Maria Kondratievna très-flattée. D’ailleurs, Dmitri Fédorovitch entre aussi très-souvent de même.
— Je le cherche, je désire le voir. Sauriez-vous où il est maintenant ?
— Il ne dit pas où il va.
— Je suis ici en visite, reprit Smerdiakov, et même ici l’on ne peut me laisser tranquille ! Encore des questions sur Dmitri Fédorovitch! Toujours : Qu’est-ce qui se passe ?