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118 LES FRÈRES KARAMAZOV.

domestiques Grigory et Smerdiakov se tenaient près de la table. Les maîtres et les domestiques étaient visiblement de bonne humeur. Fédor Pavlovitch riait aux éclats; Alios- cha, dès le vestibule, reconnut ce rire perçant qu’il connaissait si bien. Il en conclut que son père n’était pas encore ivre.

— Ah! le voilà aussi ! s’écria Fédor Pavlovitch, enchanté de voir Alioscha. Asssieds-toi avec nous. Un peu de café? c’est du café de carême, sans crème, n’aie pas peur; et il est chaud, de l’excellent moka! Je ne t’olTre pas de ce bon petit cognac, je sais que tu es un ascète. Et pourtant, en veux-tu ? Non, je te donnerais plutôt des hqueurs, de très- douces liqueurs. Smerdiakov, va au buffet, tu les trouveras sur le second rayon à droite; voici les clefs; vite!

Alioscha essayait de refuser.

— On les servira quand même; si tu n’en veux pas, nous en prendrons. As-tu dîné?

— Oui, dit Alioscha, quoicju’il n’eût mangé qu’un morceau de pain arrosé d’un verre de kvas, à l’office du supérieur. Je veux bien une tasse de café chaud.

— Ahl le gaillard! il veut bien une tasse de café! Sera-t-il assez chaud? Oui, il est encore bouillant. C’est Smerdiakov qui l’a préparé, il s’y entend. H n’a pas son pareil pour le café, la koulebiaka ’ et la oukha •. Viens un jour manger la oukha chez nous, avertis-moi d’avance. D’ailleurs ne t’ai-je pas dit de transporter ici ton mate- las? L’as-tu fait?

��• Pâte do poisson. ’ Potage au poisson.

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