LES FRÈRES KARAMAZOV. Ifl
Elle me força de lui promettre solennellement de me corriger : j'ai promis, et tu vois!...
— Eh bien, quoi?
— Voilà. Je t'ai appelé pour te prier d'aller chez elle , chez Katherina Ivanovna, et...
— Quoi?
— Dis-lui que je ne la verrai plus jamais, et salue-la de ma part,
— Est-ce possible !
— Non, ce n'est pas possible; c'est pourquoi je te prie d'aller à ma place , parce que je ne pourrais lui dire cela moi-même.
— Qoe feras-tu donc ?
— Je rentrerai dans ma boue.
— Chez Grouschegnka, n'est-ce pas? s'écria tristement Alioscha. Il aurait donc dit vrai, ce Rakitine ! Moi, je pen- sais que ce n'était que passager et que tout finirait bien.
— Quoi ! ferais-je cela par jeu ? J'ai encore un peu de vergogne! Dès que j'ai commencé à fréquenter Grou- schegnka, j'ai cessé de me considérer comme un fiancé et un honnête homme. Pourquoi me regardes-tu ? Quand je suis allé chez elle pour la première fois, c'était pour la battre. Je savais dès alors que ce capitaine lui avait remis un billet de mon père , la priant d'exiger de moi mon désis- tement à la fortune de ma mère , afin de m'obliger à me tenir plus tranquille. On voulait me faire peur. J'allai donc pour la battre. Je l'avais entrevue déjà, quelques jours auparavant. Au premier regard, c'est une femme très- ordinaire. Je savais l'histoire de son amant , ce marchand qui se meurt et lui laissera une grosse fortune. Je savais
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