souvent de l’argent. L’autre, Troudolubov, était un personnage peu remarquable, militaire, de haute taille, d’une physionomie froide, assez probe, mais qui s’inclinait devant le succès et n’était capable de parler que d’avancement. Il était quelque peu parent de Zverkov, et, c’est bien bête à dire, ceci lui donnait à nos yeux une certaine importance. Il n’avait aucun genre de considération pour moi ; s’il n’était pas tout à fait poli avec moi, il était encore supportable.
— Eh bien, si c’est sept roubles chacun, dit Troudolubov, — nous sommes trois, cela fait vingt et un roubles, — on pourra bien dîner. Certainement, Zverkov ne paiera pas.
— Bien entendu, puisque nous l’invitons, décida Simonov.
— Pensez-vous, s’interposa Ferfitchkine, avec emportement et ardeur, tout comme ferait quelque laquais insolent qui voudrait défendre les étoiles de son maître le général ; pensez-vous donc que Zverkov vous laisserait payer pour lui. Il acceptera par délicatesse, mais il payera bien une demi-douzaine de bouteilles de champagne.
— Allons, que ferons-nous quatre avec une demi-douzaine ? remarqua Troudolubov, qui n’avait retenu que le mot demi-douzaine.
— Eh bien, trois, quatre avec Zverkov, cela fait vingt et un roubles, à Tllotel de Paris, demain à cinq heures, conclut définitivement