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sionnément que toi. J’ai souffert, moi aussi ; j’avais aussi des illusions !… Je ne parle donc point sans expérience, et si je dis qu’une alliance avec le prince serait pour moi le salut, j e mérite peut-être d’être écoutée !

Zina a entendu avec étonnement cette longue déclamation, sachant très bien que sa maman ne prend jamais un ton si pathétique sans dessein caché. Et pourtant la conclusion laisse la jeune fille confondue.

— C’est donc sérieusement que vous parlez de me marier avec le prince ! s’écrie-t-elle avec stupeur en considérant sa mère qui a pris une attitude majestueuse ; ce n’est pas un propos en l’air ? c’est donc une intention arrêtée ? Mais… comment ce mariage pourrait-il me sauver ? Et… et… quel rapport a tout cela avec tout ce que vous venez de dire, avec toute cette histoire ?… Décidément je ne vous comprends pas, maman.

— Et moi, je m’étonne, mon ange, que tu ne me comprennes pas ! s’exclame Ma-