Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne puis comprendre de quoi vous riez ! commence-t-elle avec animation. Rire d’un honorable vieillard, d’un parent ! Pouffer à chacune de ses paroles ! Abuser de son évangélique bonté ! J’ai honte pour vous, Pavel Alexandrovitch ! Mais dites-moi donc ce que vous lui trouvez de ridicule ? Je ne vois rien de tel en lui.

— Mais il ne reconnaît personne, il bafouille !

— C’est la conséquence de cette séquestration de cinq ans sous la garde de cette mégère ! Il faut avoir pitié de lui, bien loin de rire. Il ne m’a pas même reconnue, moi ! Vous en avez été témoin. N’est-ce pas terrible ? Il faut le sauver. Je ne lui propose d’aller à l’étranger que dans l’espoir qu’il abandonne cette… marchande de pommes.

— Savez-vous, il faut le marier, Maria Alexandrovna.

— Encore ! Vous êtes incorrigible, monsieur Mozgliakov !

— Non, Maria Alexandrovna, non, cette