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est extrê-ê-mement curieuse. Des épisodes si variés ! Fais-moi penser, mon ami, à raconter ce soir, dans tous les détails, une certaine particularité des hémorroïdes.

— Écoutez, prince, interrompt encore Maria Alexandrovna, vous devriez faire une cure à l’étranger.

— Mais oui ! mais oui ! à l’étranger, absolument. Je me rappelle que vers les 1820 on s’amusait extrê-ê-mement à l’étranger. J’ai failli épouser une vicomtesse, une Française. J’étais très amoureux d’elle, je voulais lui consacrer toute ma vie. Du reste, elle en a épousé un autre… Chose étrange ! je l’avais quittée seulement deux heures, et c’est pendant ces deux heures qu’un baron allemand a fait sa conquête. Il a fini dans une maison de fous.

— Mais, cher prince, je vous parlais de votre santé, je vous disais qu’il y fallait penser sérieusement. Il y a de grands médecins à l’étranger. D’ailleurs le changement de vie est déjà très important par lui-même.