Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout ce discours a été prononcé d’un ton ferme, sec, sans hésitation, comme s’il avait été appris d’avance. Et Pavel sent son nez s’allonger. Là-dessus entre Maria Alexandrovna. Aussitôt après elle entre aussi Mme Ziablova.

— Il va descendre, Zina ! Je crois qu’il va descendre tout de suite ! Nastassia Petrovna, vite, du thé !

Maria Alexandrovna est bouleversée.

— Anna Nikolaïevna a déjà envoyé prendre des nouvelles ; sa bonne Anioutka est déjà venue demander des renseignements à l’office. Qu’elle doit être dépitée ! dit Nastassia Petrovna en se précipitant sur le samovar.

— Que m’importe ! répond Maria Alexandrovna qui jette ses paroles par-dessus l’épaule à Mme Ziablova. Comme si je m’intéressais à ce que peut penser Anna Nicolaïevna ! Soyez sûre que je n’enverrai jamais personne dans son office. Et puis, tenez, je suis très étonnée qu’on me fasse