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bon matin, et, juste au détour du chemin qui mène chez l’archiprêtre, il avait failli tomber avec sa voiture dans un trou. Je le sauve et le persuade de venir chez noire amie commune, l’honorable Maria Alexandrovna. Il dit que vous êtes la plus charmante dame qu’il ait jamais vue et nous voilà. Le prince met en ordre sa toilette avec son valet de chambre dont il a tenu à ne pas se séparer. Il mourrait plutôt que d’entrer chez une dame sans ses munitions de toilette… Et voilà toute l’histoire… une charmante histoire !

— Quel humoriste, hein ! Zina ? s’écrie Maria Alexandrovna. Quel charmant conteur ! Écoutez, Pavel, une question : expliquez-moi bien votre parenté avec le prince. Vous le traitez d’oncle.

— Pardieu ! je ne sais moi-même, Maria Alexandrovna, comment je lui suis parent. Il s’en faut peut-être bien d’un cent de fagots que nous soyons de la même branche. Mais je l’appelle mon petit oncle,