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étudier une espèce singulière de petits vers cornus qu’on trouve dans notre gouvernement (ce savant a écrit sur ce petit ver quatre volumes in-quarto), fut si charmé par l’amabilité de Maria Alexandrovna, que maintenant encore, de Carlsruhe, il lui écrit des lettres respectueuses et morales. On est allé jusqu’à comparer Maria Alexandrovna à Napoléon ! C’est une plaisanterie, une charge de ses jaloux ; pourtant, en assumant toute l’étrangeté de cette comparaison, j’oserai faire une question naïve : pour quoi Napoléon, au faite de sa gloire, fut-il pris de vertige ? Les légitimistes attribuent cette faiblesse à la vile extraction de Napoléon, qui n’était ni de race royale ni même de bonne noblesse. Toute spirituelle que soit cette opinion, — car elle sent la plus brillante époque de l’ancienne cour française, — j’oserai encore demander : mais pour quoi Maria Alexandrovna, elle, ne fut-elle jamais prise de vertige ? Car c’est un fait : elle devint et depuis demeura toujours la