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meurt de phtisie : mais qui dit cela ? J’ai interrogé à son sujet, il y a quelques jours, Kalist Stanislavitch… Car je m’intéresse moi-même à ce pauvre garçon, j’ai aussi un cœur, Zina. Kalist Slanislavitch m’a répondu que la maladie est certainement grave, mais que, jusqu’à ce jour, ce n’est qu’une forte affection des bronches. — Tu peux l’interroger toi-même. Il a ajouté qu’un changement de climat, d’impressions, pourrait guérir le malade. Il m’a dit qu’en Espagne — j’ai déjà d’ailleurs entendu dire cela… je l’ai même lu — il y a quelque île extra ordinaire, Malaga, je crois… enfin, quelque nom qui rappelle celui d’un vin… où non seulement les poitrinaires, mais même des phtisiques guérissent complètement, grâce au climat. Des seigneurs, des marchands riches vont s’y soigner. Et, en effet, l’Alhambra, — cette magie ! — les myrtes et les citrons, les Espagnols sur leurs mules, n’est-ce pas assez pour produire une impression extraordinaire sur une nature poétique ?