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donné l’ordre de ne pas vous recevoir… on a donné l’ordre de ne pas vous laisser… voilà. M. Goliadkine pâlit. Au même moment s’ouvrait la porte d’une chambre et apparaissait Guerrasimitch, le vieux valet de pied d’Olsoufi Ivanovitch.

— Monsieur veut entrer et moi…

— Vous êtes un sot. Allez dans la chambre et envoyez-moi cette canaille de Séméoniteh.

— C’est impossible, répondit-il à M. Goliadkine poliment mais résolument. C’est absolument impossible… Il vous prie de i’excuser.., d ne peut pas vous recevoir.

— A-t-il dit qu’il ne peut pas me recevoir ? demanda timidement M. Goliadkine. Voyons, Guerrasimitch, pourquoi donc impossible ?

— Absolument impossible. Monsieur m’a répondu : présente mes excuses, je ne peux pas recevoir.

— Pourquoi donc ?… comment cela ?… comment ?… Comment cela, impossible ? Annoncez-moi, je suis invité à dîner…

— Permettez… permettez… il vous prie de l’excuser.

— Mais permettez, Guerrasimitch, qu’est-ce que cela ?

— Permettez… permettez, répondit le valet qui écarta résolument M. Goliadkine et fraya un large passage à deux messieurs qui entraient au