d’une joie inconvenante et de vilain augure. D’un air ravi, il se frottait les mains ; d’un air ravi, il secouait la tête ; d’un air ravi, il tournait à petits pas autour de tout le monde. De ravissement, il paraissait prêté danser… Le voici qui s’avance en sautillant ; il prend une bougie des mains d’un domestique, il marche en avant, il éclaire M. Goliadkine et Christian Ivanovitch…
M. Goliadkine entendit distinctement se précipiter derrière lui tous les invités qui étaient dans le salon. Il sentit qu’ils se pressaient, qu’ils s’écrasaient. Son oreille les entendait répéter d’une seule voix : « Ce n’est rien, n’ayez donc pas peur, Iakov Pétrovich, c’est votre vieil ami, votre vieille connaissance Christian Ivanovitch Routenschpitz… »
Enfin, ils arrivèrent au grand escalier, brillamment éclairé. Là encore il y avait une foule de gens. La porte du perron s’ouvrit avec fracas et voici Goliadkine sur le perron avec Christian Ivanovitch. Devant le perron était une voiture attelée et quatre chevaux qui hennissaient d’impatience. Le méchant M. Goliadkine cadet descendit les marches en trois bonds et ouvrit lui-même la portière. D’un geste engageant, Christian Ivanovitch invita M. Goliadkine à monter. Son geste engageant était d’ailleurs superflu. Il y avait tant de monde pour aider M. Goliadkine à monter en voiture…
Défaillant de terreur, M. Goliadkine jeta un