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sultation insignifiante. Mais le médecin lui apparaissait comme un confesseur… Il serait bête de dissimuler… Et son devoir est de connaître ses malades…

« Mais cela est-il bien…pensa M. Goliadkine en descendant de voiture, devant le perron d’une maison de cinq étages de la rue Liteinaïa… Est-ce bien… ? Est-ce convenable ? Est-ce à propos ? Cependant… »

Il monte l’escalier, retenant les battements de son cœur, qui battait toujours très fort, quand il montait un autre escalier que le sien.

— Après tout, je viens consulter… Il n’y a rien de mal… Il serait bête de dissimuler… J’aurai l’air d’être venu comme ça, en passant… Il verra ce qu’il faut faire…

Ainsi raisonne M. Goliadkine. Il monte jusqu’au deuxième étage et s’arrête. Sur la porte est une jolie plaque de cuivre avec cette inscription :

Christian Ivanovitch Routenschpitz
Docteur en médecine et chirurgie.

Il s’arrête, vite il se fait un visage convenable, à son aise, non sans une certaine amabilité et s’apprête à tirer le cordon de la sonnette. Alors il pense : « Ne serait-ce pas mieux demain… ? Aujourd’hui, ce n’est peut être pas