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Inquiet, angoissé, confus, sentant qu’il n’en pouvait rester là, que l’instant décisif était venu, qu’il lui fallait une explication. M. Goliadkine s’approcha lentement de son indigne et mystérieux camarade. Mais au même instant on entendit le roulement de la voiture de Son Excellence. Fedosséitch tira la porte et, courbé en… trois, laissa passer Son Excellence. Tous ceux qui attendaient se précipitèrent vers la sortie et séparèrent un instant M. Goliadkine aîné de M. Goliadkine cadet.

« Je t’aurai ! » se dit M. Goliadkine qui fendit la cohue, sans le quitter des yeux.

Enfin la foule diminua, il se sentit libre et s’élança à la poursuite de son ennemi.