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Anton Antonovitch qui s’éloignait, non, Anton Antonovitch, je n’ai pas voulu……

« Qu’est-ce que cela ? pensa M. Goliadkine resté seul, quel vent souffle ici, et que signifie… »

À l’instant même où M. Goliadkine, confondu et à demi mort, se préparait à résoudre cette nouvelle question, on entendit du bruit, du mouvement dans la chambre voisine, la porte s’entr’ouvrit, et, dans l’embrasure, parut André Philippovitch, qui, un instant auparavant, avait été appelé dans le cabinet de Son Excellence. André Philippovitch, suffoquant, appela M. Goliadkine. Celui-ci savait de quoi il s’agissait et ne voulant pas faire attendre André Philippovitch, il bondit de sa place, se prépara, et arrangea définitivement le cahier demandé. Il se disposait, le cahier à la main, à suivre André Philippovitch dans le cabinet de Son Excellence. Tout à coup, passant presque sous le bras d’André Philippovitch qui était debout dans l’embrasure de la porte, M. Goliadkine cadet se glissa dans la chambre, bousculant tout, suffoquant, l’air grave, décidé. Résolument il s’avança vers M. Goliadkine aîné, qui était loin de s’y attendre.

— Le papier, Iakov Pétrovitch, le papier…… Son Excellence a demandé s’il était prêt, dit à mi-voix, et très vite, l’ami de M. Goliadkine aîné. André Philippovitch vous attend….

— Je sais, je sais, c’est inutile, je sais qu’il