Page:Dostoïevski - La logeuse, suivi de deux histoires (2e édition), 1920.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

– Une grande heure passée, et moi qui ai oublié !… Cher Vassili Mihaïlovitch, encore une fois je remercie le sort qui nous a réunis, mais il est temps de partir. Permettez-moi d’aller vous rendre visite dans votre docte demeure ?

– S’il vous plaît. J’en serai très heureux. J’irai moi-même vous voir, aussitôt que je le pourrai…

– Est-ce possible ! Vous m’obligeriez infiniment. Vous ne sauriez croire quel plaisir vous m’avez fait !

Ils sortirent du restaurant, Sergueïev courait déjà à leur rencontre. Très vite, il rapporta à Iaroslav Ilitch que Vilim Emelianovitch passerait tout à l’heure. En effet, sur la Perspective se montrait une paire de magnifiques trotteurs attelés à une très belle voiture ; surtout le cheval de volée était remarquable.

Iaroslav Ilitch serra comme dans un étau la main de son meilleur ami, toucha son chapeau et s’élança au-devant la voiture. En route, deux fois, il se retourna et salua de la tête Ordynov.

Ordynov ressentait une telle fatigue, une telle lassitude dans tous ses membres, qu’il avait du mal à se traîner sur ses jambes. À grand’peine il arriva à la maison. Sous la porte cochère il croisa de nouveau le portier, qui