chose d’extraordinairement clair, puissant et impérieux, qui ne souffrait aucune contradiction et n’était peut-être que le résultat de l’habitude.
– Comment ? s’écria Iaroslav Ilitch, avec l’expression de la joie la plus sincère et la plus enthousiaste.
– Je demeure ici.
– Depuis longtemps ? continua Iaroslav Ilitch, en haussant le ton de plus en plus. Et je ne le savais pas ! Mais nous sommes voisins ! Je sers ici, dans cet arrondissement. Il y a déjà un mois que je suis de retour de la province de Riazan. Ah ! je vous tiens, mon vieil, mon noble ami !
Et Iaroslav Ilitch éclata d’un rire bonasse.
– Sergueïev ! cria-t-il avec emphase. Attends-moi chez Tarassov et qu’on ne touche pas sans moi aux sacs de blé… Et stimule un peu le portier d’Olsoufiev. Dis-lui qu’il vienne tout de suite au bureau ; j’y serai dans une heure…
Ayant donné hâtivement cet ordre à quelqu’un, le délicat Iaroslav Ilitch prit Ordynov sous le bras et l’emmena au restaurant le plus proche.
– Je ne serai pas satisfait tant que nous n’aurons pas échangé quelques mots en tête à tête, après une si longue séparation… Eh bien ! Que faites-vous maintenant ? ajouta-t-il presque avec