Page:Dostoïevski - La logeuse, suivi de deux histoires (2e édition), 1920.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

est sourd ; eh bien, il a tout entendu. Et sa femme, qui est également sourde, a tout entendu aussi. Même, dans l’autre cour, c’est loin pourtant, on a entendu aussi. Voilà, j’irai chez le commissaire…

– J’irai moi-même, dit Ordynov, et il se dirigea vers la porte cochère.

– Comme tu voudras. Mais c’est toi qui as loué… Monsieur, Monsieur, attends !…

Ordynov regarda le portier, qui, par déférence, toucha son bonnet.

– Eh bien ?

– Si tu y vas, je préviendrai le propriétaire…

– Et puis, quoi ?

– Il vaut mieux que tu partes d’ici.

– Tu n’es qu’un sot.

Ordynov voulut s’en aller.

– Monsieur ! Monsieur ! Attends… Et le portier porta de nouveau la main à son bonnet et laissa voir ses dents.

– Monsieur ! Pourquoi as-tu chassé un pauvre homme ? Chasser un pauvre homme, c’est un péché. Dieu ne le permet pas.

– Écoute… Prends cela… Qui est-il ?

– Qui il est ?

– Oui.

– Je le dirai, même sans argent.

Le portier prit son balai, en donna deux coups,