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Ordynov passa une mauvaise nuit. Le matin il sortit de bonne heure, malgré sa faiblesse et la fièvre qui ne l’avait pas quitté. Dans la cour il rencontra encore le portier. Cette fois le Tatar, du plus loin qu’il l’aperçut, ôta son bonnet et le regarda avec curiosité. Ensuite, il prit résolument son balai en jetant les yeux, de temps en temps, sur Ordynov qui s’approchait lentement.

– Eh bien ? Tu n’as rien entendu, cette nuit ? demanda celui-ci.

– Oui, j’ai entendu.

– Qu’est-ce que c’est que cet homme ? Qui est-il ?

– C’est toi qui as loué, c’est à toi de savoir ; moi je suis un étranger.

– Mais parleras-tu un jour ! s’écria Ordynov hors de lui, en proie à une irritation maladive.

– Mais qu’est-ce que j’ai fait ? C’est ta faute. Tu les as effrayés. En bas le fabricant de cercueils