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– Aimes-tu prier ? demanda-t-elle après un court silence. Sais-tu ?… J’ai peur, j’ai peur de tout, toujours…

Elle n’acheva pas et parut réfléchir à quelque chose.

Ordynov porta sa main à ses lèvres.

– Pourquoi baises-tu ma main ? Ses joues s’étaient légèrement empourprées. Va, baise-les, continua-t-elle en riant et lui tendant ses deux mains. Ensuite elle en délivra une et la posa sur le front brûlant d’Ordynov, puis elle se mit à lui caresser les cheveux. Elle rougissait de plus en plus. Enfin elle s’assit à terre, près du lit, et appuya sa joue contre celle du jeune homme. Son souffle chaud frôlait son visage…

Tout d’un coup Ordynov sentit des larmes brûlantes tomber comme du plomb sur sa joue. Elle pleurait. Il devenait de plus en plus faible. Il ne pouvait déjà plus soulever ses mains. À ce moment, un coup éclata dans la porte ; le loquet grinça ; Ordynov put encore distinguer la voix du patron qui venait de rentrer dans la pièce voisine. Ensuite il entendit comment Catherine se levait et, sans se hâter, ni écouter, prenait son livre ; puis il vit comment, en partant, elle le signait. Il ferma les yeux. Tout à coup, un chaud et long baiser lui brûla les lèvres et il ressentit comme un coup