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mais… Oh ! te voilà de nouveau tout pâle…

– Oui, la tête me tourne…

– Attends, je t’apporterai mon matelas ; il est meilleur que celui-ci, et un autre oreiller, et je préparerai ton lit. Tu t’endormiras, tu me verras dans ton sommeil, ton mal passera… Notre vieille est malade, elle aussi…

Elle parlait tout en préparant le lit, et jetait, de temps en temps, par-dessus son épaule, un regard sur Ordynov.

– Tu en as des livres ! dit-elle en repoussant le coffre.

Elle s’approcha d’Ordynov, le prit par la main droite, l’amena vers le lit, le coucha et le borda.

– On dit que les livres gâtent l’homme, dit-elle en hochant pensivement la tête. Tu aimes à lire les livres ?

– Oui, répondit Ordynov ne sachant s’il dormait ou non et serrant fortement la main de Catherine, pour se rendre compte qu’il ne dormait pas.

– Mon maître a beaucoup de livres aussi. Sais-tu, il dit que ce sont des livres divins. Il me lit toujours un livre. Je te le montrerai plus tard. Après tu me raconteras tout ce qu’il y a dedans…

– Je raconterai, fit Ordynov en la regardant fixement.