à la maison, du côté de la ruelle, et pénétra dans une petite cour étroite, sale et puante, qui était quelque chose comme la fosse à ordures de la maison.
Le portier occupé à quelque besogne dans la cour s’arrêta, le menton appuyé sur le manche de sa pelle, et regarda Ordynov de la tête aux pieds ; puis il lui demanda ce qu’il désirait.
Le portier était un jeune garçon de vingt-cinq ans, d’origine tatare, au visage vieilli, ridé, de petite taille.
– Je cherche un logement, répondit Ordynov nerveusement.
– Lequel ? demanda le portier avec un sourire. Il regardait Ordynov comme s’il connaissait toute son histoire.
– Je voudrais louer une chambre chez des locataires, dit Ordynov.
– Dans cette cour, il n’y en a pas, dit le portier, d’un air mystérieux.
– Et ici ?
– Ici non plus.
Le portier reprit sa pelle.
– Peut-être m’en cèdera-t-on une tout de même ? insista Ordynov en glissant dix kopecks au portier.
Le Tatar regarda Ordynov, empocha la pièce, reprit de nouveau sa pelle, et, après un court silence, répéta qu’il n’y avait rien à louer.