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» Mon cœur, Monsieur, se serrait de telle façon que je ne saurais dire. Je vois venir l’angoisse d’avant la mort. De nouveau, nous nous sommes tus. Une heure se passa ainsi… Je le regardai. Il me regarda aussi. Et quand nos regards se rencontrèrent, de nouveau il baissa les yeux.

— Si tu voulais boire un peu d’eau, Emelian Ilitch ?

— Oui, donnez-m’en, Astafi Ivanovitch. Que Dieu vous bénisse…

» Je lui donnai à boire. Il but.

— Je vous remercie, Astafi Ivanovitch, dit-il.

— Voulez-vous encore quelque chose, Emelian ?

— Non, Astafi Ivanovitch. Rien… Seulement…

— Quoi ?

— Seulement…

— Quoi donc, Emelian ?

— Le pantalon… C’est-à-dire… C’est moi qui l’ai pris, Astafi Ivanovitch…

— Eh bien ! Dieu te pardonne, Emelian, malheureux que tu es… Dors en paix…

» Et moi, Monsieur, la respiration me manquait. Des larmes coulaient de mes yeux. Je me suis détourné…

— Astafi Ivanovitch !…