— Quoi, Emelian ?
— Si, par exemple, on vendait mon pardessus… est-ce qu’on en donnerait beaucoup ?
— Ma foi ! je n’en sais rien, Emelian. On en donnerait peut-être trois roubles…
» Trois roubles ! Et si on avait voulu le vendre, Monsieur, on n’en aurait rien donné ; on aurait pensé qu’on se moquait de vouloir vendre une saleté pareille. Je lui disais cela seulement pour le consoler.
— Et moi, Astafi Ivanovitch, j’avais pensé qu’on en donnerait sûrement trois roubles. Il est en drap, Astafi Ivanovitch. Comment pouvez-vous douter qu’on en donnerait trois roubles…
— Je ne sais pas, Emelian Ilitch, dis-je. Mais si tu veux le vendre, dans ce cas, bien entendu, il faut demander au moins trois roubles…
» Après un court silence, Emelian m’appela de nouveau.
— Astafi Ivanovitch !
— Quoi, Emelian ?
— Quand je serai mort, vendez mon pardessus. Ce n’est pas la peine de m’ensevelir avec. Je resterai sans… Le pardessus, c’est quelque chose qui a de la valeur… on peut en tirer du profit…