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coffre. Je regarde : pas de pantalon… Je cherche partout, rien ! Quand, après avoir fouillé partout, je dus constater qu’il n’était plus là, ce fut comme si on m’avait donné un coup de couteau dans le cœur.

» Je courus chez la vieille et l’accablai de reproches. Mais à Emelian, bien que son ivresse constituât une preuve contre lui, je ne dis rien.

— Non, me dit la vieille, que Dieu te garde, mon cavalier, qu’ai-je besoin de ton pantalon ? Est-ce que je pourrais le porter ! L’autre jour, précisément, un homme m’a volé une jupe… C’est-à-dire, je n’en sais rien…

— Qui est venu ? demandai-je.

— Mais personne, dit-elle. Je suis restée tout le temps ici. Emelian Ilitch est sorti, puis il est revenu. Voilà, il est assis, interroge-le.

— Emelian, dis-je, est-ce que tu n’aurais pas pris mon pantalon neuf, tu sais bien, celui qu’on a fait pour le propriétaire ?

— Non, Astafi Ivanovitch, je ne l’ai pas pris.

» Qu’est-ce que cela veut dire ? De nouveau, je me mets à chercher. Rien. Emelian est toujours là, assis, et se balance. J’étais assis comme ça, Monsieur, devant lui, sur le coffre, et tout d’un coup, j’ai regardé de son côté. « Lui ! »