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» La nuit passe, il ne vient pas. Le matin, je sors, je vais dans le vestibule, je regarde ; il est couché là. Il est couché, la tête appuyée sur la première marche de l’escalier. Il est presque gelé.

— Qu’as-tu, Emelian, Seigneur Dieu ! Où étais-tu ? Comment es-tu ici ?

— Mais voilà, Astafi Ivanovitch, l’autre jour vous vous êtes fâché, et vous avez dit que vous me feriez coucher dans le vestibule. Alors je n’ai pas osé entrer… et je me suis couché là…

» La colère et la pitié me faisaient bouillonner.

— Mais, Emelian, lui dis-je, tu pouvais trouver un autre emploi que de garder l’escalier.

— Quel autre emploi, Astafi Ivanovitch ?

— Mais, misérable, lui dis-je (j’étais furieux), si tu avais appris le métier de tailleur ! Regarde ton manteau ! Ce n’est qu’un trou ! Si tu avais pris une aiguille et t’étais mis à boucher ces trous. Ah ! ivrogne, misérable !

» Eh bien ! Monsieur, il a pris une aiguille. Je lui disais cela en plaisantant, eh bien ! lui avait eu peur et avait obéi. Il enleva son paletot et se mit à enfiler une aiguille. Je le regarde. Naturellement