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— Que désires-tu ?

— L’employé Alexandrov est-il ici ?

— Connais pas. Adieu.

— Comment donc, le portier m’a dit qu’il demeure ici, prononça le visiteur en se retirant prudemment vers la porte.

— Va, va, mon ami, va…

Le lendemain, après le dîner, pendant qu’Astafi Ivanovitch m’essayait une redingote qu’il me réparait, quelqu’un pénétra de nouveau dans l’antichambre. J’ouvris la porte.

L’individu de la veille, sous mes yeux, décrocha tranquillement du portemanteau mon pardessus, le mit sous son bras et s’élança dehors. Agrafena le regardait, la bouche largement ouverte, ahurie, sans rien faire pour empêcher ce larcin.

Astafi Ivanovitch courut sur les pas du voleur et, dix minutes après, il reparut essoufflé, les mains vides. L’homme avait pu fuir.

— Pas de chance, Astafi Ivanovitch. Encore heureux qu’il nous ait laissé mon paletot, sans quoi nous serions frais. Il m’aurait bien arrangé, le voleur !

Astafi Ivanovitch avait été tellement frappé de ce qui venait de se passer, qu’en le regardant j’en oubliai le vol. Il ne pouvait s’en remettre. À chaque instant, il abandonnait son travail et recommençait à dire comment tout