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Un matin, comme j’étais déjà prêt à partir pour mon bureau, Agrafena, à la fois ma cuisinière, ma blanchisseuse et ma femme de chambre, entra chez moi et, à mon grand étonnement, entama la conversation avec moi.

Jusqu’à ce jour je n’avais entendu d’elle que ces mots : « Que faut-il préparer pour le dîner ? » Toujours effacée, taciturne, je puis dire que, pendant six années, elle n’avait pas proféré une parole de plus, du moins en ma présence.

— Voilà, Monsieur… J’ai quelque chose à vous demander, commença-t-elle tout à coup. Vous feriez bien de sous-louer le petit réduit…

— Quel réduit ?

— Mais celui qui est près de la cuisine. Vous savez bien lequel.

— Pourquoi ?

— Pourquoi ? ! Parce que d’autres ont des locataires. C’est clair, pourquoi.