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vite arrivé. Elle est robuste, moi je suis toujours malade… Mais quoi !… C’est déjà le diable qui s’en mêle… Moi, je lui raconte des histoires… Oui, Monsieur, moi et ma femme prierons Dieu pour vous, sans cesse ! Et qu’est-ce que cela peut faire à Votre Excellence ? Elle est jolie, soit, mais elle n’est après tout qu’une paysanne, une femme simple, mal lavée, sotte, bonne pour moi, un paysan… Ce n’est pas une femme pour vous, Monsieur… Et comme nous prierons Dieu pour vous !

Ici Mourine s’inclina très profondément. Il resta ainsi longtemps, sans se redresser, et essuyant sa barbe sur sa manche.

Iaroslav Ilitch ne savait que faire.

– Oui, ce brave homme, remarqua-t-il tout troublé, me parlait d’un malentendu quelconque qui existe, paraît-il, entre vous. Je n’ose le croire, Vassili Mihaïlovitch… J’ai entendu dire que vous êtes encore malade, s’interrompit-il rapidement et très ému en remarquant le trouble d’Ordynov.

– Oui… Combien vous dois-je ? demanda brusquement Ordynov à Mourine.

– Que dites-vous, Monsieur !… Nous ne sommes pas des vendeurs du Christ !… Pourquoi nous offensez-vous. Monsieur ? Vous devriez avoir honte… Est-ce que moi ou ma femme vous avons fait quelque tort… Excusez…