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Quand il s’éveilla, il fut longtemps avant de se rendre compte de l’heure. Était-ce l’aube ou le crépuscule ? Dans sa chambre il faisait toujours noir. Il ne pouvait définir exactement combien de temps il avait dormi, mais il sentait que son sommeil avait été maladif. Il passa la main sur son visage, comme pour chasser les rêves et les visions nocturnes. Mais quand il voulut poser le pied sur le parquet il eut la sensation que son corps était brisé ; ses membres las refusaient d’obéir. La tête lui faisait mal et tout tournait autour de lui. Son corps tantôt frissonnait de froid, tantôt devenait brûlant. Avec la conscience, la mémoire revenait aussi et son cœur tressaillit quand, en un moment, il revécut en pensée toute cette nuit. Son cœur battait si fort à cette évocation, ses sensations étaient si vives, si fraîches, qu’il semblait que, depuis le départ de Catherine, il s’était écoulé non pas de longues heures, mais une minute. Ses yeux n’