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Les enfants qui semblaient n’attacher aucune importance aux recommandations de leurs gouvernantes, ne voulaient certes en rien ressembler aux grandes personnes. Ils me parurent être très gentils ; en quelques minutes, à peine, ils dépouillèrent tout l’arbre de ses bonbons et de ses friandises. Puis ils s’employèrent activement à démolir les jouets, avant même d’apprendre à qui chacun de ceux-ci était destiné.

Un petit garçon aux cheveux bouclés et aux yeux noirs me parut particulièrement agréable : décidé à tout prix à me tuer avec son fusil de bois, il me poursuivit jusqu’à ma cachette. Mais, celle qui attirait le plus mon attention fut sa sœur, âgée de onze ans, belle comme un amour, silencieuse et pâle avec de grands yeux rêveurs. Elle avait sans doute été offensée par quelque bambin, car s’étant réfugiée dans le petit salon où je me trouvais, elle s’y cantonna dans un coin pour s’occuper de sa poupée.